Règle dite "du comblement" en aménagement du territoire
Eclairage jurisprudentiel récent

En aménagement du territoire, la règle dite « du comblement » définie à l’article D.IV.9 du CoDT ouvre la possibilité de construire en dérogation en zone non urbanisable (à l’exclusion de la zone naturelle, la zone de parc et toute zone couverte par un périmètre de point de vue remarquable) pour autant que le terrain visé soit situé entre deux constructions distantes de 100 mètres maximum et placées du même côté d’une voirie équipée. La règle trouvera le plus souvent à s'appliquer en zone agricole. Si la voirie compte quatre bandes de circulation, la possibilité de construire en dérogation disparaît. Dès que l’écart entre les deux constructions existantes dépasse 100 mètres, la possibilité de construire en dérogation disparaît.
Un arrêt récent du Conseil d’Etat (C.E., n°252.004 du 28.10.2021, GODBILLE) précise le champ d’application de la disposition. Dans le cas qui l’objet de l’arrêt, la requérante soutenait que l’une des constructions retenues ne pouvait valablement constituer l’une des deux habitations de référence et produisait des photographies démontrant que la construction était à l’abandon depuis de nombreuses années, que plusieurs châssis étaient manquants, que la majorité des corniches faisaient défaut, que plusieurs tuiles étaient manquantes et que la végétation avait repris une place prépondérante en ce compris sur le bâti.
Suivant l’arrêt, si l’habitation peut être ancienne, voire même inhabitée depuis un certain temps ou en mauvais état de conservation, il appartient toutefois à l’autorité qui entend faire usage de ce mécanisme dérogatoire de s’assurer que la construction qu’il prend comme référence s’apparente encore à une habitation au sens usuel du terme, une ruine ne pouvant être considérée comme une habitation de référence pour le jeu de ce mécanisme dérogatoire d’interprétation restrictive.
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