La Cour Constitutionnelle rejette un recours sur les nouvelles dispositions en matière de distances de plantations et de branches et racines envahissantes

David PAULET • 19 janvier 2022

Et apporte un éclairage sur l'application de la loi au domaine public et le régime transitoire de celle-ci.

On sait que la loi du 4 février 2020 a inséré dans le nouveau Code civil un livre 3 concernant le droit des biens. Ce livre contient notamment des dispositions qui concernent respectivement  les distances de plantations à respecter par rapport à la limite de la parcelle et les branches et racines envahissantes. Ces règles remplacent celles contenues dans les articles 35, 36 et 37 du Code rural.

Selon les nouvelles dispositions, le voisin peut exiger l’élagage, l’arrachage ou la coupe de plantations qui ne respectent pas les distances minimales. Il peut également enlever les branches ou racines envahissantes de sa propre initiative, après avoir mis en demeure le propriétaire des plantations. Ces dispositions étaient contestées par plusieurs associations environnementales dont le recours a échoué devant la Cour constitutionnelle. La Cour juge que les dispositions relèvent de la compétence résiduelle de l’autorité fédérale pour fixer des règles générales pour tous les biens en matière de droit réels et ne rend pas impossible ou exagérément difficile l’exercice des compétences régionales puisqu’elles ne portent pas atteinte à la possibilité dont disposent les régions pour apporter des restrictions, dans le cadre de leurs compétences, au régime des droits réels, par exemple en subordonnant certains actes à une autorisation. On retiendra notamment que la Cour précise que les dispositions relatives aux plantations, branches et racines trouvent aussi à s’appliquer au domaine public et considère que  le régime transitoire de la loi du 4 février 2020 fait apparaître que cette loi n’est applicable qu’aux faits, comme la réalisation de plantations, qui ont lieu après son entrée en vigueur. Ce qui signifie concrètement que deux régimes légaux vont coexister durant une période qui peut s'avérer longue vu précisément la longévité de certaines espèces.


Actualités

par David PAULET 5 juillet 2024
La Cour constitutionnelle était saisie d’un recours contre le nouveau décret déchets wallon déposé par des organisations telles que les ASBL BEBAT, RECUPEL et RECYTYRE qui assument, pour le compte des producteurs qui leur sont affiliés, la mise en œuvre de la responsabilité élargie des producteurs en matière de gestion des déchets, et par des fédérations sectorielles défendant les intérêts de ces producteurs. Les dispositions querellées sont relatives au régime de responsabilité élargie prévu au titre 2 du décret sur les déchets, la circularité des matières et la propreté publique. Par son arrêt du 11 janvier 2024, n° 05/2024, la Cour avait suspendu l’article 2, 24° à 28° du décret. Les parties requérantes qui insistaient sur la nécessité d'une définition uniforme de la notion de « producteur » à travers les Régions car opérant à l'échelle nationale, invoquaient une « violation de la chose jugée » en soulignant que des dispositions similaires avaient déjà été annulées en 2018 et 2020 pour non-concertation avec les autres régions. Par son arrêt n°45/2024, la Cour a annulé les dispositions suspendues et également, par répercussion, toutes les dispositions comportant une référence à la mise sur le marché belge de produits concernés par la responsabilité élargie des producteurs de produits [1] . En effet, «…. Dans cette mesure, elles sont entachées du même défaut que l’article 123, § 1er, 24° à 28° , du [nouveau décret Déchets] et doivent également être annulées, pour les mêmes motifs.» [2] . La Région devra remettre l'ouvrage sur le métier lorsque le projet d'accord de coopération sur la REP qui contient la définition commune du producteur aura abouti. La Cour annule également la disposition (article 160, alinéa 1er, 1°, du nouveau décret) prévoyant l’obligation pour les organismes en matière de REP de n’exercer aucune activité opérationnelle de gestion des déchets couverts par un régime de REP. [1] En l’occurrence, les articles 127, § 1er, 128, § 2, 129, § 1er, 132, § 1er, 138, § 1er, 6° et 7° , 140, 160, 9° , et 172, du nouveau décret. [2] Arrêt, B.10.2
par David PAULET 12 septembre 2023
Dans deux arrêts récents, la Cour constitutionnelle a estimé que les dispositions du Code de l’environnement qui permettent à l’agent constatateur ayant reçu une autorisation du juge d’instruction pour une visite domiciliaire de procéder à une exécution forcée de cette autorisation sont inconstitutionnelles. La Cour a estimé que ces dispositions (deux hypothèses sont visées, soit dans le cadre d’un constat d’une infraction (art. D161), soit dans le cadre de la surveillance de l’exécution des mesures de sécurité et de contrainte (art. D 171)) confèrent aux agents constatateurs des pouvoirs d’ingérence dans le domicile qui sont d’une telle gravité qu’ils dépassent le cadre d’une visite domiciliaire, ce qui viole le droit au respect du domicile et de la vie privée, ainsi que le droit à un procès équitable. Le fait que la visite domiciliaire s’inscrive dans le cadre de la surveillance et du contrôle de l’exécution d’une mesure de contrainte ne change pas ce constat. (Arrêts de la Cour Constitutionnelle C.C 90 et 91 du 8 juin 2023)
par David PAULET 29 juin 2023
Le Schéma de développement du territoire (SDT), appelé schéma de développement de l’espace régional (SDER) avant le 1er juin 2017, définit la stratégie territoriale pour la Wallonie. Il s’agit d’un document stratégique qui formalise la politique du Gouvernement wallon pour gérer l’évolution de son territoire. Il est soumis à la participation citoyenne par le biais d’une enquête publique, et fait l’objet d’une évaluation des incidences sur l’environnement. Il s’inscrit au sommet de la hiérarchie des outils du Code du développement territorial (CoDT). Les révisions des plans de secteur doivent s’en inspirer. Il est conçu pour être décliné dans les guides d’urbanisme et dans les schémas communaux et pluricommunaux, en fonction des spécificités de chaque territoire. C’est la raison pour laquelle le SDT donne des lignes de conduite pour permettre aux autorités communales de concevoir une stratégie territoriale à leur niveau. Ses objectifs s’appliquent également aux permis et aux certificats d’urbanisme n°2 dans certaines conditions déterminées par le CoDT. L’enquête publique afférente au schéma se termine le 14 juillet prochain et il est temps de faire valoir vos observations si vous en avez. Une séance d’information aura lieu le 05 juillet à 18h au Moulin de Beez. Pour télécharger les documents, rendez-vous sur le site de l'administration régionale de l'aménagement du territoire https://lampspw.wallonie.be/dgo4/site_amenagement/ David PAULET
par David PAULET 1 février 2022
Eclairage jurisprudentiel récent
par VERSUS Communication 16 septembre 2021
HTPC a fait appel à VERSUS Communication pour la création de son nouveau site internet !